Quel est l'objet social de notre ASBL?

Tel que décrit dans l'acte de constitution de l'ASBL...

"Le Placard Sauvage a pour but social désintéressé la conscientisation et la sensibilisation à la saisonnalité des plantes, fleurs, fruits et légumes de notre région. L’association cherche à susciter, pour un public le plus large possible, l’envie d’adapter son mode de vie en tenant comptes du rythme saisonnier qui traverse tous les êtres vivants, y compris les êtres humains.

Le Placard Sauvage vise aussi à favoriser, dans un esprit de convivialité et d’inclusivité,
l’accès à une alimentation saine, locale, originale, diversifiée, de qualité et de saison par la (re)découverte des arômes particuliers des plantes sauvages et de plusieurs manières de les mettre en œuvre.

L’ASBL vise entre autres à la production, transformation, vente, échange des produits issus de cueillettes sauvages régionales et/ou issus des récoltes du jardin et/ou du verger, dans une
dimension artisanale et paysanne.

L’ASBL œuvrera dans une
perspective de solidarité et de transformation sociale, notamment en valorisant le travail des membres par un/des contrat(s) de travail adapté(s) aux conditions du/des membres et de l’ASBL."

Vous pouvez lire les statuts en entier en suivant ce lien.

Pourquoi avoir créé une ASBL pour le placard sauvage ?

Comme je le dis plus bas, le placard est passé par plusieurs statuts avant de devenir une ASBL. C'est une histoire un peu difficile que vous pouvez lire ou pas, mais ce n'est pas le plus important!

L'ASBL est une structure qui permet aux valeurs du projet de s'épanouïr et de se concrétiser. 

C'est une structure dans laquelle les membres peuvent proposer des projets et trouver les moyens de les réaliser avec le soutien des autres membres disponibles et intéressés par le projet en question. Chacun/chacune peut dès lors rêver ce qu'il ou elle souhaite pour le lieu et/ou en itinérance, le proposer aux autres personnes et le réaliser. Cela rend possible la réalisation de projets un peu fous ou qui pourraient être lourds si portés seuls.

L'ASBL réunit des personnes qui portent des valeurs communes, on peut donc compter les uns, les unes, les autres pour se conseiller et se soutenir dans la réalisation de nos objectifs communs. Et si le travail est partagé, les revenus engendrés le sont aussi en fonction des possibles de l'ASBL, du temps consacré par les membres aux différents projets et des besoins salariaux des membres.

Cela rend possible l'installation d'un jardin aromatique de 3 ares en quelques semaines, la clôture d'un terrain de 11 ares en 3 jours pendant que la serre s'érige sur le terrain. Cela rend possible le remplacement de vieux arbres fruitiers par de plus jeunes pendant que les brebis paissent tranquillement et que le safran pousse. Cela rend possible la production de bouillon de légumes simultanément à l'encodage de la comptabilité...

Cela rend les projets dingues possibles, l'emploi du temps partagé et le travail libre!

Un long chemin AVANT d'en arriver là...

Depuis sa création en novembre 2020, le placard sauvage a existé sous plusieurs statuts différents. J'ai d'abord commencé sous le statut d'indépendante complémentaire grâce au plan tremplin. Ce plan tremplin a une durée définie dans le temps et, même s'il a été prolongé pour raisons de covid, a pris fin. Il fallait donc chercher un autre statut pour continuer l'activité, pas encore suffisamment rentable pour être indépendante complète. Le projet avait encore besoin de temps et de maturité pour se stabiliser.

J'avais donc choisi de passer en couveuse d'entreprise afin de pérenniser le projet, de bénéficier d'un accompagnement, d'être entourée de professionnels en la matière. 

Et c'était une grosse erreur!!

Des conseils hors contexte, une communication malsaine et culpabilisante, une infantilisation de ma personne et de mes démarches, une demande de renoncer à certaines valeurs fondatrices du projet, une promotion des intelligences artificielles au sein du projet, le conseil (très insistant) de renoncer à la diversité de ce que le placard propose ... Tout cela pour rentrer dans le cadre limitant de l'indépendante seule mais rentable. Des nuits de cauchemars, des journées de travail inutile et vide de sens sur l'ordinateur, des comptes à rendre sur tous les sujets et mes questions sans réponses... Bref, tout ça m'a conduit au burn out. Je voulais renoncer à mon projet, je n'en voulais plus, même plus envie de m'occuper de mes plantes ni de mon chien... 

Tout arrêter, tout planter là. Voilà où l'accompagnement en couveuse a amené le projet.

Heureusement, j'ai un entourage bienveillant et une Maman merveilleuse. Elle m'a forcé à venir me reposer chez elle, à annuler mes marchés et à prendre du temps pour moi.

Relativiser toutes ces histoires de rentabilité, de chiffre d'affaires, de prospection, de communication, ... Toutes ces choses qui n'ont jamais été mon truc mais dans lesquelles j'avais fini par rentrer, malgré moi, sous l'influence des "bons conseils" de la couveuse. 

Laisser retomber toute cette pression extérieure, se rappeler de l'essence même de mon projet: respecter son propre rythme et le rythme des saisons dans la joie et le partage avec les autres.

Sortir de l'abbérration dans laquelle j'avais emmené le projet, stopper ce grand écart entre mes valeurs et tous les "il faut que...". Arrêter de pervertir ce qui m'anime sous prétexte que ce ne serait pas comme ça qu'il faudrait faire. Arrêter de culpabiliser de ne pas vouloir suivre les recettes toutes faites que proposaient les personnes de la couveuse, ne plus avoir peur de leur argument "ça fait des années qu'on accompagne 200 projets par an et c'est comme ça qu'il faut s'y prendre!". Ben non en fait! Pas nécessairement! Pas tous les projets, pas toutes les personnes, pas le placard sauvage, pas moi... 

Se libérer de tout ça et sortir la tête de l'eau... Revoir d'autres horizons possibles et y croire à nouveau. Quitter la couveuse! 

Réunir les personnes de confiance, proches, qui y croient, qui sont là et créer l'ASBL... Finalement c'est cette dernière étape qui a été la plus simple et la plus juste depuis le début du projet! 

C'est à partir de là qu'on peut dire "nous" au lieu de "je". C'est à partir de là que l'entraide et l'inclusivité peuvent exister!